le dilemme du hérisson

Publié le par Stream


Lorsque arrive l' hiver, un groupe de hérisson est confronté à un choix  cruel :
Subir seul le froid mortel ou se rapprocher les uns des autres pour trouver un peu de chaleur. Toutefois se rapprocher c'est aussi enfoncer ses épines dans la peau de son voisin.
mourir de froid ou se blesser au contact des autres ?

Cette parabole symbolise toute la complexité des relations humaines.
C'est le philosophe Arthur Schopenhaueur qui l' utilise le premier, puis ensuite Freud dans ses essais d' explication de l' ego. Cette métaphore est remise au goût du jour dans le dessin animé japonais Evangelion: Shinji le héros principal ne s' aime pas et a peur des autres, il n' arrive pas à se faire de nouveaux amis et reste toujours solitaire et en retrait.



Quoi qu'on fasse, la relation aux autres est toujours douloureuse:

- Le hérisson seul
Il va mourir de froid dans sa solitude.Il regarde les autres êtres humains se faire du mal.Il ne croit plus en l' humanité, il trouve toutes ces relations humaines illusoires et basées sur les faux-semblants. Il s' interroge parfois : suis je spécial ? suis à part ? est ce que je deteste les gens ? 
Il se protège des autres en les fréquentant le moins possible car il a peur de leur regard, il a peur d' être jugé, de ne pas être à la hauteur.
sa peur c'est un peu le froid qui envahit tout son coeur, il arrive à un stade où on a honte d' avoir honte d'avoir peur de se rapprocher des autres.
d' autres fois il hérisse ses piquants, il fait le méchant, il se met en boule pour ne pas qu'on approche alors que celui qui est en face de lui n'a pas forcément de mauvaises intentions.

- Le hérisson courageux
Il en a assez du froid de la solitude et se rapproche le plus possible des autres pour profiter  de la chaleur humaine. Mais plus il se rapproche, plus les piquants pénètrent sa peau : il a mal, il est déçu .Il n' arrive pas totalement à être accepté tel qu' il  est vraiment. En se rapprochant, il prend le risque de faire mal à l' autre ( mais il l' oublie souvent )
On accumule les amis et les relations pour oublier le froid mais aussi les écorchures et les blessures. Parfois c'est vraiment la relation fusionnelle, l' amitié ou l' amour avec un grand A. On n'est plus seul, on a très chaud, on dépasse la douleur des piquants, on l' oublie. Mais qu' arrive t-il quand cette relation arrive à sa fin ? on s' éloigne l' un de l' autre et nos piquants qui se retirent, laissent de grosses plaies béantes collatérales, on saigne encore plus, on a du mal à cicatriser.Redevenir un hérisson seul pour oublier et guérir dans le froid n'est pas forcément la bonne solution.

- Le hérisson hésitant
Il essaye de choisir la bonne distance : ne pas avoir trop froid, ne pas trop se blesser. C' est le hérisson sur lequel on voit le moins les traces de douleur. Il a l' air sociable, il a plein d' amis, ne se plaint jamais.
Mais derrière toutes ces apparences, il est dans une position désagréable. Sa relation aux autres est superficielle, et se base sur des faux semblants: de la politesse et des courbettes
Il ne profite pas de la vraie chaleur : c'est un être incomplet.
Bien souvent il ne rend même pas compte que sa vie est une chimère et qu'il est toujours en train de "calculer" la distance qu'il doit adopter.
Il envie en secret l' hérisson courageux qui a de "vrais Amis" et agace le hérisson seul qui ne voit en lui qu' un hypocrite.
Pourtant sous les piquants du hérisson hésitant, sur sa peau, il a de multiple petites éraflures, à l' usure ça le fragilise. Malheureusement pour lui, on ne peut pas les voir ...

Et vous quel(s) hérisson(s) êtes vous ?

Publié dans philosophie de la vie

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O
<br /> <br /> Très sympathique ton blog!<br /> De quel ouvrage t'es-tu insipiré pour écrire cet article ?!<br /> que j'aime beaucoup d'ailleurs =)<br /> Merci d'avance!<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Merci beaucoup.<br /> La métaphore des hérissons qui se blessent pour décrire la relation aux autres vient du philosophe Schopenhaueur, Freud la reprise plus tard.<br /> Je n'ai pas lu ces ouvrages, j'ai connu cette petite histoire à travers un animé japonais : Evangélion.<br /> <br /> En revanche c'est moi qui est inventé et rajouté les trois types de hérissons : le seul, le courageux et le hésitant.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Je tiens à te dire que j'aime ce genre de texte qui te permet de réfléchir, de te mettre en question ou plutôt de te positionner par rapport aux autres...Vu que malheureusement ou bien heureusement on vit en se comparant consciemment ou inconsciemment aux autres...Et puis c'est le conformise sociale...A propos j'aime tes textes...
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S
<br /> Moi aussi, j' aime ce genre de textes, mais ce n'est pas les plus faciles à écrire. J' aimerais bien augmenter mon nombre d' articles dans cette catégorie : philosophie de la vie. Mais ça va<br /> prendre du temps et de l' observation des gens.<br /> A propos j' aime aussi tes textes ... <br /> <br /> <br />
A
Le choix ne dépend pas de nous, il dépend de la situation, des personnes. Vu que des fois on se voit guider par la foule que par soi-même.
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Y
Je crois être un peu "hérisson courageux" mais malheureusement je finis souvent "hérisson seul"...Bye - Yentl
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A
je pense que je suis l'hérisson courageux mais je veux bien devenir l'hérisson hésitant vu que je supporte plus le contact douleureux de mes semblables...
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